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Messa da requiem / Wiener Symphoniker, coll.
Musique audio
Edité par Distrart . [s.l.] - 2024
Bien avant que Walter Legge ne recrutât Karajan pour bâtir la discographie que l'on sait, ce fut un impresario malin qui se souvint du plus jeune General Musikdirektor d'Allemagne dans les années 30, et lui confia le poste de... chef de choeur du Wiener Singverein. Aussitôt levée l'interdiction de diriger que lui valurent ses sympathies nazies, le chef autrichien se vit confier des « Cycles Karajan », concerts exclusifs à la tête des Wiener Symphoniker, avec carte blanche pour les programmes. Karajan en fit sa vitrine : les oeuvres symphoniques et chorales du grand répertoire côtoyaient celles du XXème siècle, sans oublier l'opéra, histoire de montrer au public viennois à quoi il pourrait s'attendre bien plus tard, Bohm évincé de la Haus am Ring. Succès foudroyant, jusqu'à déclencher une querelle des anciens, tenant de la grande tradition allemande incarnée par Furtwangler à la tête du Philharmonique, et des modernes. Le Requiem proposé ici date de novembre 1954, où Furtwangler s'inscrit à l'obituaire. Celui qu'il nommait avec mépris M. K. sera élu l'année suivante par acclamation, chef à vie des Berliner. On connaît la suite... On entend ici le Karajan première manière : clarté des plans sonores, articulation nette, précision rythmique maniaque, et théâtralité exacerbée pour cet opéra déguisé liturgie. Distribution exceptionnelle : c'est de l'or en fusion qui coule des lèvres d'un Gedda débutant, et déjà accompli. La jeune Antonietta Stella phrase son libera me aux confins de la musique et du silence. Un enregistrement à tous points de vue historique.